La recherche sémantique détruirait-elle la langue Française ?

Posté le mardi 16 décembre 2008 à 0 h 07, Read it in english with Google

Je n’ai pas la prétention de savoir assez bien écrire (Aïe les fautes…) pour parler de la langue française mais c’est plus une remarque de référenceur aigri que d’écrivain que je tente d’exprimer ici.

exprimer. C’est déjà un verbe qu’il est rare de conjuguer sur le net. Les moteurs de recherche actuels sont basés sur des statistiques, c’est un fait. La majorité des mots ou même l’organisation en général des phrases sur internet est loin de composer un modèle de rédaction. La plupart de ces phrases sont analysées, retournées, mises en relation par les moteurs de recherche afin de déterminer leur pertinence en fonction des mots clef qu’elles contiennent, mais malheureusement bien peu en fonction de la richesse de ses phrases. Je ne prendrai pas en compte ici la mise en relation des écrits, de la renommée qu’acquiert un texte au fil du temps par ses liens, son ancienneté, ou tout autre facteur de mise en relation extérieur au texte en lui même.

Une phrase simple et directe ne passant pas par quatre chemins pour exprimer ce qu’elle souhaite aura plus de chance de se positionner qu’une phrase imagée, mais pourtant bien plus appréciable à la lecture. La pertinence d’une phrase est donc définie pour les moteurs en fonction de sa volonté de correspondre à la thématique pour laquelle elle a été créée; au détriment du respect linguistique et de l’ouverture rédactionnelle qu’elle pourrait avoir. Référencement parlant, un texte ciblé est loin d’être un texte aussi agréable à lire que le serait un texte non ciblé pourtant discutant du même sujet.

Peut-on donc créer des écrits convenablement positionnables tout en faisant honneur à notre langue ? On peut comparer ça à une discussion avec un idiot. Ici l’idiot c’est le moteur de recherche. Il ne va chercher à comprendre les phrases, il va les assimiler en tirant d’elles quelques mots qui selon lui ont le plus d’importance. Vous ne pouvez quand même pas lui pondre tout ces mots à la suite parce qu’il va se dire « y m’prend pour un con celui-là » et va vous envoyer balader dans les abysses de son classement (Et oui un con ne sait pas qu’il est con). Donc vous allez devoir feinter pour pouvoir sortir le plus de mots exprimant votre opinion tout en mettant quelques pronoms verbes et adjectifs au milieu. Si vous vous exprimez trop, il va essayer de comprendre la relation avec certain mots, et va s’embrouiller les pinceaux trouvant alors votre article sans intérêt.

Pour éviter que ce genre de débâcle n’engrange un internet sans saveur, je suppose que les parents des idiots (les concepteurs des moteurs de recherche) ont dit un jour à leur fils « plus c’est long plus c’est bon ». Un écrit plus long mais aussi clair, même se répétant assez sournoisement pour que l’idiot ne comprenne pas que l’on se fout de sa gueule aura inévitablement plus de chance de se positionner (dans son esprit pour l’idiot, dans ses favoris et donc dans les première pages de résultat pour le moteur de recherche).

A l’inverse, si ceci est une tare qu’il faudra corriger un jour, on peut très bien référencer un texte sur des mots clef totalement différents de son ciblage humain. Je n’ai clairement pas assez de culture grammaticale pour effectuer une telle supercherie mais ce serait une prouesse à tenter. Un texte avec des mots extrêmement bien choisis pourrait engendrer un tel quiproquo avec l’idiot qu’il puisse se référencer sur des mots clef totalement hors contexte.

Pour finir, à quoi bon donc rédiger un tel article si ce n’est pour admirer la décadence linguistique croissante de l’Internet engendrée par ces foutus idiots. L’IA est donc parmi nous mais pas au sens où l’entend la fiction, plutôt dans le sens de l’Idiot Artficiel.

PS : Même si j’ai écrit cet article avant d’avoir lu la traduction de celui-ci, c’est sans doute une réponse appropriée pour expliquer qu’on en est pas encore là.

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